A TOUS LES PAUVRES

A TOUS LES PAUVRES
POURQUOI JE SUIS PAUVRE

TRADUCTION

lundi 28 juillet 2008

Pauvreté, identité discrimination

La nécessité d'une expérience autre de la définition du bonheur et de la vérité qui la sous tend, s'impose par le fait que le bonheur lui-même ne se détache pas de la question de l'identité de l'homme.

Une bonne compréhension du bonheur laissera apparaître son lien avec la question de l'identité de l'homme. Je veux dire qu'il ne peut avoir de bonheur et de bien-être sans que ceux-ci ne viennent signifier, exprimer la réalité de l'identité. Je parle du bonheur comme étant la matérialité de l'identité de l'homme. On trouvera quelque racines de cette vérité dans la disposition de l'homme, a, ne comprendre par vérité que ce qui émane de l'expression consciente qu'il fait de ce qui le touche.

Le développement, l'homme le conçoit pour être une matérialité de la compréhension qu'il a de ce qu'il est. Le développement étant conçu comme tel, il n'y a pas de misère sans que ne se pose la question de l'identité. Il est devenu aisé de comprendre que la misère est le fruit d'une compréhension que l'homme a de ce qu'il est.

Il est facile d'observer que dans les sociétés humaines, les hommes font de leurs semblables ce qu'ils pensent d'eux. Je veux dire qu'un homme agira envers un autre en s'appuyant sur la valeur qu'il lui accorde. Ce qu'un homme fera de son prochain et pour lui, dépendra de la conscience que celui-ci a de ce dernier.

C'est dire qu'à celui à qui échappe une bonne compréhension de son prochain, il ne peut qu'user de toute sa force pour le détruire.

C'est bien ce que l'on observe dans les systèmes économiques où sont prônés des vérités sur le développement qui font perdre à l'homme la conscience qu'il doit avoir de lui-même. C'est la raison pour laquelle, on ne peut valablement parler de la misère sans montrer qu'elle est la manifestation d'une crise d'identité.

L'identité humaine

D'ordinaire, ce que nous savons sur l'identité humaine est ce que saisissons par les notions de nationalités. Au vue de ce que l'histoire enseigne, les questions de nationalités ont été des facteurs déterminants dans les conflits et autres guerres que le monde a connues.

Les hommes ont trouvé des justifications à leurs différences parce qu'ils n'appartenaient pas à un même espace que forment leurs pays ou leurs sociétés. Le facteur géographique montre de la sorte son impacte sur la formation de la conscience qu'ils ont de ce qu'ils sont.

Les barrières naturelles telles que les fleuves et tout ce qui sert de délimitations des frontières en sociétés, participent aussi à la délimitation de leur conscience. C'est un fait, l'homme ne saisit son identité qu'à l'intérieur de la délimitation que les frontières, les limites de sa conscience. L'homme saisira son identité dans les limites d'un temps et d'un espace. Il va sans dire que toute maîtrise du temps et de l'espace aura de l'influence sur la formation de la conscience et partant de l'identité.

On peut constater qu'aujourd'hui, les avancées technologiques par la maîtrise qu'elles ont de l'espace et du temps, ont participé à améliorer les rapports que les hommes ont les uns avec les autres. La preuve, avec le développement du transport, il est facile d'aller à la rencontre de l'autre. L'internet a révolutionnée la communication. Ainsi, les obstacles dus à la nature ne le sont plus avec la même acuité.

La question qui vient toute suite est de savoir si l'évolution technologique peut constituer une réponse efficace et définitive à la question de la formation de la conscience humaine ?

On peut affirmer avec force que la technologie en s'imposant au vécu, a disposé la conscience humaine à ses exigences. C'est un fait, il ya une conscience qui est le fait de la technologie et à côté de cette conscience, il y a d'autre que ne forme pas cette technologie.

Il y a une nouvelle délimitation de la conscience ; c'est-à-dire que , dans la formation de la conscience, les frontières ont changé de forme.

Le type de vécu, le mode de vie est devenu frontière. L'homme à la fin ne se reconnaitra qu'à l'intérieur d'un certain mode de vie.

Le mode de vie exprimera, traduira les spécificités de la conscience que l'homme a de lui-même et montrera la façon dont cette conscience s'est formée.

La définition de la pauvreté sera saisie comme, ce qui est hors du vécu de l'homme, hors de son mode de vie et des exigences propres de ce mode de vie.

La discrimination

Etant donné que les hommes ne parlent de société que grâce à une conscience commune qu'ils ont de ce qu'ils sont et de ce qui les touchent, la discrimination naîtra dans la formation de la conscience. La discrimination se situe dans ce qui est hors de la frontière, hors de la délimitation de la conscience qu'un homme a de ce qu'il est. La discrimination va traduire la difficulté que l'homme éprouve à se définir hors des limites que lui impose sa propre conscience. Il a autant de peine à se définir lui-même qu'à définir les choses.

Résoudre le problème de la discrimination, c'est résoudre les problèmes liés au temps et à l'espace. C'est ici que le concept de l'éternité montre son importance.

L'éternité brise les limites du temps et celles de l'espace. Une conscience qui se forme sur le concept d'éternité ne s'impose pas des barrières. Une telle conscience n'est pas sujette à des discriminations dues aux limites.

Le problème de la vérité

Les difficultés naissent à partir du moment où l'homme n'a pour arme que sa propre conscience. Et quand il parle de vérité, il a l'instinct de ramener la définition de la vérité aux limites de sa propre conscience. Il n'appelle vérité que ce qui est à l'intérieur de sa propre conscience. La vérité pour l'homme est le fruit de sa conscience.

La religion et la vérité

Dans le christianisme, on voit dans le premier Testament, Moïse apporter la loi aux hommes. Dans les évangiles, Jésus vient faire de son Esprit de vérité. La loi de Moise et l'Esprit de vérité ne sont pas à l'origine, les fruits de l'expérience existentielle de l'homme.

Il ya de ce fait, une conscience qui est propre à l'Esprit de vérité.

Croire en Jésus ne peut se faire sans une certaine manière de comprendre. Le concept de foi en Jésus sera la manifestation de cette conscience que l'Esprit de vérité donne à l'homme et à ce qui le touche.

L'auteur du livre des Hébreux va le souligner : « par la foi, nous comprenons que l'univers a été créé par la parole de Dieu, de sorte que ce que l'on voit a été fait à partir de ce que l'on ne voit pas. » (Hébreux 11,3).

La foi sera cette conscience qui est telle qu'elle permet de comprendre que Dieu a une réponse à la misère de l'homme. L'apôtre Jacques va se faire l'écho de cette réponse : « écoutez mes frères ; Dieu a choisi les pauvres de ce monde pour qu'ils soient riches dans la foi et reçoivent le royaume qu'il a promis à ceux qui l'aiment » (Jacques 2,5)

Le pauvre dans la foi en jésus

Est pauvre en Jésus, celui en qui habite la réalité d'une identité qui va au-delà de celle que lui concède le monde. L »identité en question est celle que forme l'Esprit de vérité par sa présence en l'homme comme don de Jésus.

L'esprit de vérité, parce qu'il forme conscience, fait de la foi une conscience, la conscience par laquelle l'on saisi la réalité de Dieu.

La foi en Jésus va permettre de parler autrement du pauvre et de la pauvreté. Il est pour ainsi dire, devenu possible en parlant de la pauvreté, de se démarquer des préjugés qui rendent obscures la saisie de la réponse de Dieu. Aux nombres des préjugés, il faut compter une certaine compréhension de la vie chrétienne qui réduit la vie de l'homme à la pitié qu'il suscite dans le cœur de son semblable. La charité doit culminer en cet effort qui doit être fait pour que l'homme retrouve l'identité que lui confère la foi dans laquelle il devient possible de saisir la réponse de Dieu pour son existence concrète. C'est la raison pour laquelle, la question de la discrimination et de la pauvreté qui l'accompagne, trouvent solution par la quête d'une vérité sur soi-même et sur ce qu'on est.

« si vous obéissez fidèlement à mon enseignement, vous êtes mes disciples ; ainsi vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libre » (Jean 8, 31-32).


 


 

mercredi 23 juillet 2008

A TOUS LES PAUVRES

(Théologie de la pauvreté)


 

On ne peut continuer à vivre dans un monde où ce qui a de mieux est tout sauf l'homme lui-même.

C'est cette nécessité qui peut justifier le besoin d'une vérité que l'on doit regarder comme une science et que l'on doit œuvrer à faire grandir.

L'homme ne sera pas meilleur sans une bonne condition de sa pensée. La condition de la pensée est comme la condition de l'existence, du moins ce que l'on désigne par ce terme.

Il faut à la pensée d'être dans de bonnes conditions pour exprimer le meilleur d'elle-même. C'est la raison pour laquelle je dis de la pensée qu'elle doit être à l'abri de ce qui lui fait mal. Le mal pour la pensée est fait de tout ce qui lui enlève toute consistance et qui de ce fait, la transforme en une réalité impalpable. Manquer de consistance fait souffrir. Manque de consistance, celui qui ne peut sait et ne peut dire ce qu'il est ; celui qui en se regardant, ne voit pas le droit qu'il a, ni le devoir qui est le sien.

L'homme qui est tel, ne saura voir en ce qu'il croit, c'est-à-dire, dans ce qui fonde la certitude qu'il a d'exister, droit et justice.

Cet homme pourra ressembler à tout sauf à Noé de qui les écritures disent qu'il fut l'héritier de la justice qui s'obtient par la foi (Hébreux 11, 7).

C'est en ce moment que naît en l'homme, ce besoin d'un monde nouveau. C'est en ce moment que l'on se convainc de la nécessité de faire périr la société et le monde.

Si l'homme met en péril la nature, c'est entre autre parce qu'il n'a pas trouvé dans les certitudes sur lesquelles il fonde son existence, ce droit et cette justice qui empêchent le devenir vers lequel il s'achemine.

Je veux dire à celui qui souffre de la misère et qui la ressent comme une injustice, qu'il doit s'interroger de savoir s'il peut trouver dans la certitude qui fonde son existence, la vérité qui rassasiera sa faim de justice.