A TOUS LES PAUVRES

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POURQUOI JE SUIS PAUVRE

TRADUCTION

dimanche 12 octobre 2008

la foi, un idéal de société (suite)


LA FOI, UN IDEAL DE SOCIETE(suite)

La conversion à laquelle nous appelle la foi en Dieu, ne se fera pas sans un certain regard jeté sur la société et le monde. Mais ce regard doit être celui que nous impose notre foi.
C’est donc par la foi que nous regarderons la société. Et comme c’est « par la foi nous comprenons que l’univers a été créé par la parole de Dieu » (Hébreux 11,3), c’est par cette foi que nous comprendrons la société dans laquelle nous vivons.
Si nous nous réclamons d’Abraham, nos comprendrons la nécessiter de « quitter notre pays, notre parenté » (Genèse 12,1), pour un lieu que notre foi nous indiquera.
Mais comment quitte- t-on sa société et sa parenté ?
La démarche d’Abraham, nous le vivons dans le Christ par l’adhésion à sa vérité. Nous quittons notre pays par le don que Jésus nous fait de son Esprit.
Si être chrétien nous a permis de comprendre que nous appartenons au Christ, on verra en nous, l’action de l’Esprit de vérité, nous rendre distinct de la vérité du monde.
Quitter le monde, c’est abandonner la vérité par laquelle ce monde justifie son existence. Et comme la vérité du monde, c’est aussi le sens que ce monde donne au bonheur et au bien-être, la foi en Dieu se révèlera, un sens nouveau donné à notre existence. La foi qui nous appelle à la conversion, change nécessairement le sens que nous donnons à notre bonheur et à notre bien-être.
Je dis alors de la foi qu’elle est un idéal de vie, un idéal de société.
C’est quand la foi est saisie comme idéal de société que le concept de royaume de Dieu devient intelligible. Je veux dire que, c’est en ce moment que nous pouvons comprendre ce concept comme une réalité propre, efficiente.
Ce désir d’un monde de foi est depuis toujours inscrit dans l’alliance de Dieu avec Abraham. En effet, Dieu dit : « je ferai naître de toi, une grande nation » (Genèse 12, 2). Quand Jésus vînt, il invoqua la venue du règne de Dieu sur terre. L’apôtre Jacques lui, parlera « du royaume de ceux qui aiment Dieu » (Jacques 2, 5).
La saisie de la foi comme idéal social a entre autres avantages de transformer la vision sociale du croyant. C’est là qu’il est facile de se préserver des effets des idéaux sociaux prônés ça et là et qui présentés comme les seules réalités observables.
Tant que la foi n’est pas saisie comme idéal social, elle ne se présente pas comme solution, réponse concrète à la question du bien-être et du bonheur de l’homme.
La raison est que, le bien-être et le bonheur résultent de l’idéal social. Ils en sont les manifestations.
En saisissant la foi comme idéal social, elle devient objet et justification de la quête que l’on entreprend pour elle. Vivre pour la foi et vivre de foi acquiert un sens concret. Du moment où il est devenu possible de vivre de foi, travailler pour la foi cesse d’être un non sens. Il en résulte le concept du travail chrétien.
Le concept de travail chrétien n’exprime pas le travail qu’accomplit un homme tout en étant chrétien. Ici, le chrétien ne travaille pas pour a foi puisque sa foi n’est pas objet du travail. Que Dieu ait dit que « le juste vivra par sa foi »
Devient davantage intelligible. La foi saisie comme idéal social devient le lieu où s’accomplit cette parole de Dieu.
C’est dans l’idéal social que constitue la foi que l’homme a une intelligence claire des taches que Dieu le charge d’accomplir. C’est dire que l’intelligence des taches de Dieu demeure obscure dans les autres idéaux sociaux.
Pour s’en convaincre, il suffit de se rappeler la difficulté pour le chrétien de saisir la réalité du destin que Dieu forme lui. Bon nombre de chrétiens croient en Dieu tout étant incapable de comprendre que Dieu puisse les former un destin. Beaucoup sont incapables d’appréhender leur existence comme dessein de Dieu.
L’idéal social dans lequel l’homme se sentira proche de Dieu ne peut être que celui que suscite la foi.


Les systèmes sociaux
Aujourd’hui comme depuis toujours d’ailleurs, on peut témoigner des effets des différents systèmes sociaux dans le monde.
On parle de la noyade du communisme tandis qu’on présente le capitalisme avec des fondements solides. Vérité on non, le constat que l’on fait, c’est l’accroissement de la misère humaine. Cette misère atteint des proportions telles que la conscience a du mal à la soutenir. La réalité de cette misère est si vive qu’elle met en ébullition des sentiments contradictoires. Depuis quelques années, on a assisté à la naissance de la théologie de la libération. La remise en question de l’idéal social du capitalisme, ne s’est pas faite sans celle du christianisme.
La chrétienté est ébranlée par l’interprétation que les uns et les autres font de la question de la misère.
La misère pour ainsi dire, divise. Cette situation a le mérite de mettre en exergue, les effets de l’entrelacement de la religion et de la chose politique.
On ne se trompe plus de s’interroger si la chrétienté ne s’est pas fondue dans les idéaux sociaux ?
La chrétienté a-t-elle pu gérer son implantation dans le monde en assumant la responsabilité de son identité propre ?
L’Eglise a-t-elle pu forger son identité selon les exigences de la foi ?
Et comment pourra t-elle y parvenir si elle ne perçoit pas la foi comme un idéal société ?

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