A TOUS LES PAUVRES

A TOUS LES PAUVRES
POURQUOI JE SUIS PAUVRE

TRADUCTION

mercredi 27 août 2008

Foi richesse, pauvreté, vérité

De la certitude que j'ai de croire, j'ai puisé toute la raison que j'ai d'être.

Ainsi, je suis ce que je suis pour traduire ce que je crois, ma foi. Et puisque je ne puis être et ne pas être en même temps, la certitude par laquelle j'existe en affirmant que je suis, ne peut plus être celle qui me dit le contraire de ce que je suis. De ce fait, je ne puis manquer des vérités indispensables à mon existence et l'affirmation de ce que je suis. Puisque ces vérités ne me manquent pas, je n'entreprends pas leur quête comme quand l'on part à la conquête du bonheur qu'on n'a pas.

Il est devenu aisé de dire de ma foi qu'elle est ma richesse et qu'elle me garde libre. La foi pour ainsi dire, est richesse quand elle est saisie comme la vérité qui parce qu'essentielle, constitue le fondement, la justification que l'homme a d'être lui-même. Parce que j'ai la foi, il est devenu possible que s'opère pour moi, cette démarcation de ce qui n'est pas moi. Je crois, donc je me distingue de ce qui n'est pas moi.

Ma foi est cette puissance qui me permet de me distinguer de ce qui n'est pas moi. Ce qui n'est pas moi, c'est ce qui ne me permet pas de dire que je suis et que j'existe.

René Descartes a dit : « cogito ergo sum ». Moi je dis : j'ai foi donc j'existe.

Ce qui ne me fait pas exister doit être compris comme toutes ces vérités dites de foi qui ne me reflètent pas mon propre visage. Je pense entre autres, à ces vérités qui sont incapables de faire naître, de donner vie. Parmi ces vérités, je veux citer celles qui concernent bien de sens donnés au bonheur et au bien-être par le monde dans lequel nous vivons.

Etant donné que les définitions que le monde donne au bonheur ne font pas, je ne peux être aux yeux de ce monde, celui qu'il appelle riche.

Je suis donc pauvre par l'ignorance de la richesse que constitue en réalité ma foi. Que le monde n'ait rien à faire de ma richesse me rassure et me protège de ses envies criminelles.

A la vue de ces pays d'Afrique, d'Amérique latine et d'ailleurs où sévissent des guerres qui n'ont de raison d'être que le souci que l'on nourrit de piller leur richesse, on peut être amené à se demander ce qu'il est possible de faire, pour se protéger.

En effet comment se protéger de ces définitions données au bonheur et au bien-être qui font de l'homme, le prédateur de son semblable ?

C'est ici que la foi doit protéger et que ma foi me protège.

La foi protège quand elle ne fait de soi la proie des appétits voraces des puissants.

Je suis protégé par l'insignifiance que je représente aux yeux des prédateurs. Ainsi, ce qui donne de survivre, c'est entre autre la capacité que j'ai d'avoir des intérêts dans lesquels on ne puise aucun motif de puissance.

La foi qui protège, c'est aussi un concept de vérité. Ce besoin de protection suffira t-il à faire comprendre la nécessité d'une vérité par laquelle l'on se distingue du monde ?

Ce besoin ne peut –il pas justifier le besoin d'une expérience autre de la définition donnée au bonheur et au bien-être ?

Je comprends aisément maintenant que Jésus christ vienne me parler d'une vérité que le monde ne peut recevoir :

« Le monde ne peut pas le recevoir parce qu'il ne peut ni le voir ni le connaître. Mais vous, vous le connaissez parce qu'il est demeure en vous » (Jean 14,17).


 

mercredi 20 août 2008

LA SITUATION DU PAUVRE DANS LE MONDE

La situation du pauvre dans le monde est celle de la semence que tuent les soucis du monde (Matthieu 13, 22).

Au nombre des soucis que connait la foi dans le monde, il ya celui de la vérité qui sous-tend la foi des hommes. En effet, il ya autant de foi qu'il ya d'hommes et paradoxalement, les vérités des uns combattent celles des autres.

Le souci de la foi, c'est aussi les limites des vérités humaines et même celle que les hommes ont de Dieu, mais qui empêchent d'aller plus loin dans le chemin de la vérité de Dieu.

Il y a des compréhensions données aux choses du passé qui laissent croire que le passé n'a jamais été un présent. Le faisant, on ne saisi pas toujours bien, ce dynamisme propre de la vérité qui agit et traverse le temps. C'est ici que se pose le problème que pose la lecture qu'à partir du présent, l'on fait du passé.

Il s'agit en clair, de l'expérience dans laquelle, l'attitude de foi a besoin de puiser sa raison d'être. Puisque nous cherchons dans l'expérience déjà vécue, la garantie de notre foi, nous disons implicitement que la foi n'est pas à concevoir aujourd'hui autrement qu'elle a déjà été.

Par expérience donc, on peut faire ressortir la notion d'éternité. A partir de ce moment, nous devrions être à même de savoir que, ce qui détermine l'expérience n'est plus le temps parce que l'éternité n'est pas question du temps. La raison est que le temps périt mais l'éternité non et on saisi le temps par le caractère périssable des choses. En ce sens, l'éternité est contraire au temps. J'interroge donc l'expérience pour retrouver les traits cachés du ma caractère non périssable de ma foi. Il résulte de ce qui précède, que ce qui est déterminant dans l'expérience, ce n'est plus la réponse ou la question que fonde et inspire un temps, mais plutôt, l'expression de l'éternité dans ce temps.

Dans les réponses que nous formulons sur le problème de la pauvreté, il y a bien ce que nous inspire notre temps. Mais au nombre de ce que nous inspire notre temps, n'ya t-il pas comme une constante, le désir d'un monde meilleur ?

Mais peut être qu'il est devenu important de savoir ce que nous entendons par le concept d'un monde meilleur.

Si par ce concept notre volonté d'homme est de s'approcher de la perfection à laquelle Dieu nous appelle par Jésus-Christ, on ne pourra plus détacher le concept d'un monde meilleur de celui du royaume de Dieu et plus singulièrement « du royaume que Dieu promis à ceux qui l'aiment » (Jacques 2,5).

C'est bien de ce royaume que le pauvre est fait héritier. Dès lors, le pauvre cesse d'être celui que nos sagesses humaines nous imposent, c'est-à-dire, cet être qui nous inspire honte et désolation, cet être qui rend incompréhensible la vérité de Dieu.

QUI EST DONC PAUVRE ?

Est pauvre en Jésus, celui en qui habite la réalité d'une identité qui va au-delà de celle que lui concède le monde. L'identité en question est celle que forme l'Esprit de vérité par sa présence en l'homme comme don de Jésus.  


 


 

vendredi 15 août 2008

De la foi en la création et de la misère humaine

L'amour pour l'homme sera plus manifeste quand il apparaîtra dans toute sa splendeur. Cette splendeur, on ne peut la trouver que dans l'idée qui a présidé sa création. C'est pourquoi, je dis que la beauté de l'homme ne peut être détachée d'un certain partage qu'on fait de la volonté qui l'a suscité. Je pense à la foi, au partage de la foi qui a fait naître l'Homme.

En dehors de cette foi, tout est dégradation. En partageant la foi qui l'a suscité, on accède au secret de sa création. Ceux qui aiment l'Homme ne le font pas à cause de ce que l'Homme aime. Ils le font pour témoigner du partage qu'ils ont de la foi qui a suscitée la création de l'Homme. En effet, ce n'est pas à l'Homme qui s'ignore lui-même, qu'il faille demander de justifier la raison pour laquelle on l'aime.

Il ya une souffrance qui est inhérente au fait de se méconnaître. Et plus l'Homme souffre, plus il se fourvoie dans la compréhension de la cause de sa souffrance. L'incapacité de s'aimer est pour l'Homme, le signe éloquent de sa propre dégradation.

Il ya dégradation parce qu'il ne peut accéder à la splendeur qui fonde sa nature intrinsèque, c'est-à-dire, sa nature d'être créé.

Celui qui se dégrade ne sait plus avoir de bonnes pensées pour lui-même. Quand il dit s'aimer, ce qu'il fait au nom de cet amour ne fait que justifier le mépris que ses semblables lui témoignent.

Se dégrader, c'est perdre le sens du bien. Et on perd le sens du bien parce qu'on prend pour réalité, ce que l'on voit sans comprendre véritablement. La dégradation sera donc une forme de vérité. Cette forme de vérité sera telle qu'à l'Homme se posera toujours la question de son identité.

C'est dans de telles vérités que l'Homme ne peut dire qui il est, ce qu'il est. Quand on meurt sans avoir su ce qu'on est ni qui on est, qu'est ce qu'on pourra dire de l'existence vécue ? Est-il même juste de dire qu'on a eu une existence ?

Partager la foi qui a suscité sa création a mille avantages. Mais je veux citer seulement celui de ne plus faire de la vie, un fardeau plus grand qu'elle ne l'est en vérité.

La vie devient un fardeau quand n'ayant pas accédé aux secrets de son origine, l'on doit lui assigner une fin. Quand on ne sait pas comment on était, il faut trouver une façon d'être pour aujourd'hui et demain. C'est ainsi que l'homme qui ne connaît pas la foi de son origine vit le temps comme une souffrance. Mais la plus grande souffrance est celle de la conscience que l'Homme a de lui-même.

Il n'ya qu'à penser à la peine que l'Homme a, à se savoir aimé pour s'en convaincre.

La peur de l'autre est si vive que l'Homme ne trouve de paix, la sécurité que grâce à la possession d'armes destructrices.

Etant donné que les idées, les vérités n'ont plus de pouvoir, on trouve nécessaire de les soutenir par l'action destructrice des armes.

L'économie ne demeure pas en reste. L'économie n'a pas de puissance si elle n'est le plus possible prédatrice. C'est la raison pour laquelle, parlant de la misère, je dis qu'elle est la traduction d'une certaine façon de vivre, d'une civilisation, de notre concept de bonheur. Il est devenu aisé de comprendre que la misère naît du refus ou de l'incapacité de l'homme à accéder au secret de ce qui a présidé sa propre création.


 


 

vendredi 1 août 2008

La misère humaine, un mal de la conscience

Si on ne cesse de décrier la misère de l'homme, c'est entre autre parce qu'elle ne peut laisser indifférent le regard qui se pose sur elle.

La misère gène, trouble la conscience, elle est une honte. Honte pour celui qui le subit, honte pour celui qui la regarde sans rien faire.

Mais le trouble et la honte sont les preuves que la misère est contre nature.

La misère est un état de contre nature pour l'homme. Et contrairement à ce que l'on dit souvent, la conscience se trouble parce qu'elle observe ce qu'elle ne souhaite pas voir. C'est la raison pour laquelle, le mot juste pour qualifier la misère est de dire qu'elle n'est pas une réalité ; qu'elle est absence de réalité, état de non efficience de ce qui est vraie réalité.

Que le monde vive dans la misère est le signe, la preuve que le monde vit dans l'illusion d'une réalité qui ne l'est pas.

Le monde désigne par le mot réalité, ce qui n'est pas, ce qui n'est que pour dire qu'il n'ya pas d'efficience.

Ici, le tort de l'homme est de vouloir, peut être sans le savoir, fabriquer, créer une réalité qu'il ne peut à la fin supporter.

Mais tout cela n'est pas gratuit. Rappelons-nous Adam et Eve dans le jardin d'Eden. Après avoir désobéi, ils ont ressenti du gène, de la honte. Ils n'ont pour ainsi dire, plus supporté d'être ce qu'ils étaient.

Le péché, c'est aussi cela ; le fait de ne pouvoir se supporter soi-même et de l'être par les autres. C'est la raison pour laquelle, je parle de la misère comme étant un mal de la conscience.

La misère ne se limite pas donc à la privation du pain dont on se nourrit. Elle sera aussi cette soif exacerbée de la liberté. Est donc misérable, celui qui en se regardant, ne voit que la liberté qu'il n'a pas ; celui qui ne sait pas voir dans son prochain, le bien qu'il est pour lui ; en bref, celui qui ne sait pas apprécier le bien.

C'est bien l'incapacité d'apprécier le bien qui a été le levain dans la fondation de systèmes économiques dans lesquels l'homme a perdu l'image qu'il doit de lui-même.

Aujourd'hui encore, on lutte encore pour avoir de la dignité, on lutte pour avoir un minimum de bien-être et de bonheur. On laisse même croire que Dieu habite dans notre misère. Cette lutte est prise pour ce qui est noble, on la qualifie de ce qui est normal. En le faisant, on fait dire que l'homme ne naît pas digne, qu'il n'y a pas de bien-être et de bonheur attaché au fait pour lui d'être créé. Les Ecritures saintes pourtant nos parlent : Dieu a tout créé avant de créer l'homme. (Genèse 1,1-26).