Ce qu'il faut pour chuter n'est jamais plus grand que ce qu'il faut pour ne pas chuter. Comme quoi, ce n'est pas quelque chose sur laquelle on peut s'appuyer.
En regardant constamment sa chute, on ne s'empêchera pas de tomber. En se souvenant de son péché comme leçon à retenir, on ne fera pas mieux.
Ce n'est pas pour rien que quand on laisse le péché de son semblable inspirer ce qu'on doit lui faire, on ne peut que lui rendre le mal par le mal, c'est-à-dire, rendre le péché par le péché.
Le péché étant par sa nature même, ce dont on ne peut et ne sait faire la mesure, on en donne toujours plus qu'on en a reçu. C'est ainsi qu'on devient plus grand, meilleur pécheur qu'un premier pécheur.
Si le péché apprenait à ne pas pécher, le mal ne connaîtrait pas cette efficience qu'on lui connaît. Il faut y trouver une raison de comprendre pourquoi l'expérience des uns ne sert pas aux autres et que la seule faute d'Adam et Eve n'ait pas suffi à dissuader la multitude des hommes. Au contraire, comme ils ne savent pas tirer les leçons de cette mésaventure, ils ne cessent de faire comme eux. Même si on ne doit compter le péché par son nombre parce que le faire une fois suffit pour mériter la condamnation, force est de reconnaître que ceux qui sont venus après Adam et Eve n'ont pas fait que pécher une fois, tellement le péché est devenu prolifique.
Le pécheur est quelqu'un qui aime Dieu et sa miséricorde à cause du péché qu'il ne se résoudra point à cesser de faire. Ce n'est pas tellement le fait d'arriver à ne point pécher qui importe. L'expérience de la vie a montré que malgré la noblesse de la décision qu'on prend de ne point pécher, les jugements des autres arrivent à avoir raison de cette décision. Dites je ne veux pas pécher, ou ne faites que le penser et vous verrez se déclencher les pressions les plus obscures venir même des hommes qui se considèrent comme des lumières.
Ce qui est bien vu, c'est de se lamenter à confesser un péché auquel on ne croit véritablement pas soi-même toujours. Je ne sais pas s'il y a pire que de confesser le contraire de ce qu'on croit. De telles confessions, j'ose croire qu'on ne puisse tirer guérison, parce qu'avec le ruse, on ne fait pas que tromper, on se trompe soi-même aussi. Cette miséricorde fera défaut le jour où, la ruse qui a trompé, fera croire qu'on en a plus que jamais besoin. Je ne crois pas qu'il faille faire de la miséricorde, le mystère des mystères parce que repérables par les signes que sont les fruits de l'Esprit Saint.